Appel de la société civile pour la défense de l’État de droit
Le 31 mars, à l’issue de longues années de procédure et d’un débat judiciaire contradictoire, le Rassemblement national ainsi que des élus et des cadres du mouvement d’extrême droite ont été condamnés pour détournements de fonds publics. Marine Le Pen, qui était présidente du parti et parlementaire européenne au moment des faits, est la personne la plus lourdement condamnée : 5 ans d’inéligibilité avec exécution provisoire et 4 ans de prison, dont 2 avec sursis.
Depuis l’annonce de ce verdict qui découle de la seule application de la loi par des juges indépendants, le Rassemblement national a choisi de dénoncer la décision de justice en des termes aussi abusifs que choquants. Il a accrédité l’idée d’un « complot » mené par un « gouvernement des juges », s'attirant ainsi les soutiens enthousiastes des figures mondiales de l’extrême droite que sont Trump, Musk, Bolsonaro, Poutine, Orban ou Salvini.
Encore plus inquiétant, ces critiques d’une décision de justice ont été plus largement relayées par des élus et responsables politiques d’autres partis, y compris le Premier ministre, et par un grand nombre de médias peu soucieux de la réalité des faits.
Ces sorties ont immédiatement entraîné des menaces à l’endroit des magistrats qui ont rendu leur jugement collégialement.
Derrière cette violente attaque contre l’État de droit et les magistrats qui le servent, se dessine le refus de ce qu’il implique : un traitement égal de toutes et tous, personne ne pouvant réclamer l’application de privilèges liés à sa naissance, à son statut social ou à sa notoriété. Certes, ces attaques qui visent à remettre en cause le fondement de nos institutions protectrices des droits et de l’égalité devant la loi ne sont pas nouvelles. Mais elles se sont dangereusement multipliées ces dernières années.
Fermement attachés à l’égalité de toutes et de tous devant la loi, nous sommes nécessairement attachés à l’État de droit qui deviendrait un concept vide si l’indépendance de la justice n’était pas respectée.
Nous savons également que l’État de droit nous protège d’un autre fléau. Car, garantie de l’exercice des droits et des libertés fondamentales, l'État de droit est également ce qui contribue à ce que les relations qui se nouent entre les citoyennes et les citoyens ne soient pas abandonnées à la violence, à la force, aux pouvoirs sans limites, aux mauvaises passions mais puissent être régulées par des normes juridiques. A l'heure où les haines racistes et antisémites, le masculinisme et les offensives anti-IVG ainsi que le mépris des habitats naturels connaissent une vigueur renouvelée, l'État de droit nous apparaît d'autant plus précieux.
Garantie d’impartialité, de traitement égal devant la loi et de refus de la violence dans les relations, l’État de droit – indissociable d’une démocratie effective et de la protection des droits humains - résonne avec nos convictions.
Rendez-vous Place Tourny à partir de 11h
Parce que nous défendons la démocratie et les principes qui la fondent, nous, organisations de la société civile, appelons toutes celles et tous ceux qui partagent ces principes à exprimer leur attachement à la justice et à l’État de droit en se rassemblant le samedi 12 avril 2025 dans toutes les villes de France.
À Bordeaux, nos organisations donnent rendez-vous Place Tourny à partir de 11h.
Une méthodologie proposée par les ONG de la Coalition Eau
La Coalition Eau publie un guide méthodologique pour accompagner la réalisation de diagnostics territoriaux sur l’accès à l’eau, désormais obligatoires pour identifier les personnes en situation de non accès – ou de mal accès – à l’eau sur un territoire.
Ce guide s’adresse aux collectivités compétentes en matière de distribution d’eau potable, aux élu·es locaux·ales et aux associations de collectivités et d’élu·es et à tout acteur impliqué dans la mise en oeuvre de l’ordonnance du 22 décembre 2022 (n° 2022-1611 relative à l’accès et à la qualité des eaux destinées à la consommation humaine) et du décret d’application du 29 décembre 2022 (n° 2022-1721 relatif à l’amélioration des conditions d’accès de tous à l’eau destinée à la consommation humaine). Ces deux textes ont modifié le Code Général des Collectivités Territoriales qui prévoit désormais la réalisation obligatoire d’un diagnostic territorial sur l’accès à l’eau par les collectivités compétentes sur la distribution d’eau potable.
Ce diagnostic territorial sur l’accès à l’eau, qui devra être réalisé avant janvier 2025, doit permettre :
- D’identifier sur chaque territoire les publics en mal d’eau et de fournir des données précises et actualisées ;
- D’apporter une meilleure compréhension des problématiques de précarité en eau peu prises en compte par les politiques publiques des services d’eau potable à ce jour ;
- De compléter et de consolider les données et les outils statistiques, à ce jour parcellaires, pour mieux suivre les enjeux de précarité en eau en France ;
- De formuler et de mettre en oeuvre des mesures d’accompagnement et des solutions adaptées au niveau local pour améliorer les conditions d’accès à l’eau de toutes les personnes présentes sur un territoire donné
Le guide méthodologique, publié par la Coalition Eau, a pour objectifs de :
- faire connaître les nouvelles réglementations issues de l’ordonnance et du décret relatifs à l’accès à l’eau destinée à la consommation humaine et la nouvelle responsabilité des collectivités au titre de la compétence eau potable,
- identifier les publics concernés par la réglementation et le diagnostic territorial
- accompagner méthodologiquement les collectivités et les acteurs mobilisés dans la mise en œuvre de ces réglementations et les mesures à prendre.
Ce guide méthodologique comporte deux grands volets :
- Un préambule abordant les enjeux de la précarité en eau, les évolutions du cadre réglementaire et les outils à disposition des acteurs, notamment en termes d’indicateurs et de typologie
- Une méthodologie, en 3 phases, que peuvent suivre les collectivités pour piloter leur diagnostic :
Phase 1 : Préparer, planifier et mobiliser
Phase 2 : Enquêter et collecter
Phase 3 : Évaluer et programmer des mesures
30ème rapport sur l'état du mal logement en France
Le 04/02, la Fondation pour le Logement des Défavorisés (anciennement Fondation Abbé Pierre) a sorti son 30ème rapport sur l'état du mal logement en France.
Les constats (alarmants) en quelques chiffres :
- 735 morts de personnes à la rue ou sans chez soi en 2023, un sinistre record depuis 12 ans.
- 350 000 personnes sans domicile, en hausse depuis les dernières estimations. Sans compter les 590 000 personnes hébergées chez des tiers (hors parents)
- 2,7 millions de demandeurs de logement social mi-2024, un record
- Une baisse de l’offre locative sociale disponible : - 6 % en un an, - 19 % depuis 2016).
- 19 023 expulsions locatives avec le concours de la force publique en 2023, un record historique, + 17 % en un an.
- 1 484 expulsions de lieux de vie informels entre novembre 2023 et novembre 2024 (+ 34 % en un an). Selon le rapport 2024 de l'observatoire des expulsions des lieux de vie informels
- 30 % des ménages ont eu froid dans leur logement en 2024,
- 11,2 millions de personnes en situation de pauvreté monétaire en France,
- 259 000 logements mis en chantier en 2024, contre 435 000 en 2017
Cette année, le rapport s'est attaché à la question du handicap et du mal-logement. Au regard de leurs revenus plus faibles que la moyenne de la population, de leurs besoins de logement et d’accompagnement spécifiques et des discriminations qu’elles subissent, ces personnes sont plus vulnérables au mal-logement.
La présentation du rapport en direct par la Fondation, avec la présence, notamment, de Valérie Létard, ministre de l'Aménagement du territoire et de la Décentralisation, chargée du Logement
=> Retrouvez le dossier de synthèse en ligne : https://www.fondation-abbe-pierre.fr/sites/default/files/2025-01/REML2025_DOSSIER_SYNTHESE.pdf
Parc immobilier de l'enfance protégé
Le ministère du Travail a commandé un rapport sur les besoins des acteurs de l’enfance protégée. Celui-ci vient d'être publié et s'articule autour de quatre volets dont, notamment, "Augmenter, rénover et adapter le parc immobilier de l'enfance protégée."
En effet, la saturation du dispositif a des conséquences directes sur les décisions de justice, les délais d’exécution de décisions de placement, le recours contraint à des solutions inadaptées telles que l'hôtel et donc sur la trajectoire des enfants.
Cette partie concernant l'immobilier présente d'intéressantes propositions :
- Diagnostiquer et définir des plans stratégiques de patrimoine
- Mettre en place une nouvelle offre pérenne de financement de long terme au service de la réhabilitation et du développement des lieux d'accueil
- Investir dans les associations en haut de bilan ?
- Créer des foncières territoriales
- Développer des modèles de solutions temporaires
- Mobiliser les bailleurs pour augmenter l'accueil en logement social
- Favoriser le passage à l'échelle des solutions innovantes comme l'accueil en résidence intergénérationnelle
- Favoriser la mutualisation des bonnes pratiques
- Diversifier les modalités de financement : les fonds de partage
Le logement des jeunes : une urgence sociale !
Dans un contexte économique et social marqué par des transformations rapides, la question du logement des jeunes ne cesse de revenir au cœur des débats publics. Les jeunes générations sont confrontées à une précarisation croissante, à une décohabitation tardive et à des ressources financières insuffisantes pour accéder à un logement stable.
Or, un toit, plus particulièrement « un logement stable et adapté », constitue une condition indispensable à l’épanouissement personnel et à la réussite professionnelle.
Au regard de cette urgence sociale, la Commission de l’insertion des jeunes du Conseil d’orientation des politiques de jeunesse (COJ), présidée par Antoine Dulin, et le Groupe de travail « Logement des jeunes » du Conseil national de l’habitat (CNH), piloté par Aude Pinault de l’Unhaj et Jean Luc Berho, ont travaillé conjointement à la production d’un rapport. À travers les instances du COJ et du CNH, de nombreux acteurs se sont mobilisés : les jeunes et leurs organisations, les représentants d’élus locaux, les partenaires sociaux ainsi que les associations et les réseaux professionnels dans des champs variés (logement social, parc privé, justice, insertion sociale et professionnelle, etc.).
Ce rapport se veut une réponse approfondie à cette problématique en dressant un état des lieux précis de la situation actuelle et en proposant 57 recommandations concrètes pour améliorer l’accès au logement et, par là même, favoriser l’insertion professionnelle de tous les jeunes.
Il met en lumière les inégalités fortes dans l’offre de logements accessibles aux jeunes et souligne la nécessité d’une politique ambitieuse, structurante, visant à élargir l’offre tout en la rendant plus accessible.
Nous portons un monde nouveau dans nos coeurs
Le samedi 11 janvier à 17h, le cinéma la Lanterne accueille le quatrième film de Yannis Youlountas Nous n'avons pas peur des ruines.
Le réalisateur sera sur place, accompagné par différentes associations et collectifs bordelais qui oeuvrent à l'entraide sur le terrain, pour un moment d'échanges et de rencontre après projection.
Synopsis :
Grèce, 2019 à 2023. Mitsotakis remplace Tsipras au pouvoir en Grèce et promet d’en finir avec Exarcheia, un quartier rebelle et solidaire d’Athènes. Mais la résistance s’organise et des renforts arrivent d’autres villes d’Europe. Le cri de ralliement devient No Pasaran ! Au fil des années, d’autres luttes s’étendent du nord au sud de la Grèce pour défendre la terre, la mer et la vie : en Crète, en Thessalie, en Épire… Même sur l’île de Paros dans les Cyclades, la population manifeste sur les plages devenues payantes et réussit à ce qu’elles redeviennent un bien commun, pour le bonheur de tous. Quand tout semble s’effondrer, à Athènes comme ailleurs, une même réponse se fait entendre : « nous n’avons pas peur des ruines, nous portons un monde nouveau dans nos cœurs. »
Happening : « Hymne à un toit » devant le Sapin de verre !
Le Collectif de soutien aux enfants mal logés (CSEML) demande une audience à Monsieur Étienne GUYOT, Préfet de la Gironde, et organise un deuxième rassemblement le Samedi 14 décembre à 16h30, au pied du Sapin de verre devant la Mairie de Bordeaux.
Si de nombreuses familles soutenues par le CSEML ont pu être mises à l'abri ces dernières semaines, plusieurs enfants se trouvent encore dans des situations très précaires sur le plan du logement.
Aussi, le CSEML poursuit sa mobilisation en rencontrant les élus locaux concernés (Mairie de Bordeaux, Conseil départemental, Parlementaires du territoire de la métropole bordelaise) et demande désormais une audience à Monsieur le Préfet de la Gironde.
A l'occasion de la Journée Mondiale des Droits de l'enfant, le CSEML a organisé une première action en chanson qui a réuni près de 200 citoyens, dont une moitié d’enfants.
Fort.e.s de ce succès, nous souhaitons poursuivre notre mobilisation constructive et donner à voir, dans la joie, le soutien des citoyens, grands et petits, aux dizaines d’enfants qui éprouvent des difficultés au regard du logement.
Cet événement se veut être l'expression d'une fraternité joyeuse, fédératrice et, nous l'espérons, mélodieuse !
Le collectif de soutien aux enfants mal logés rassemble des parents d’élèves délégué.e.s des écoles de la métropole bordelaise et des parents d’élèves non élu.e.s qui souhaitent contribuer par leur présence ou par leur action.
Notre collectif vient en soutien des familles, dont les enfants sont scolarisés sur le territoire de la métropole bordelaise, rencontrAnt des difficultés au regard du logement (à la rue, mal logées, hébergées provisoirement…).
Notre objectif est que ces familles soient logées dignement, condition indispensable pour que les enfants grandissent dans la sérénité et l’apaisement nécessaires à la poursuite de leur scolarité.
Contact presse : comitedesoutiencollectif@gmail.com - 06.20.63.24.58
Temps d’échange autour de la proposition de loi anti-gaspillage immobilier
Quand ? Mardi 5 décembre 2024, de 19h à 21h
Où ? La Gaîté Lyrique (3 bis Rue Papin, 75003 Paris)
Après un premier événement qui a marqué le lancement de la Coalition anti-gaspillage immobilier en avril dernier, nous vous invitons à un nouveau temps d’échange pour faire le point sur les avancées de notre travail collectif.
Après des rencontres fructueuses avec des parlementaires qui souhaitent se mobiliser sur le sujet, la coalition anti-gaspillage immobilier propose un temps d’échange pour faire un point d’étape sur les avancées de son travail qui vise à identifier comment mobiliser les biens immobiliers disponibles au service de l’intérêt général.
Ce moment sera aussi l’occasion d’échanger avec des acteurs concernés par la problématique de la vacance immobilière pour co-construire des solutions concrètes et efficaces.
Rapport collectif ALERTE : le coût de l’inaction
Le collectif Alerte, lieu de réflexions et d’échanges inter-associatifs sur la pauvreté et l’exclusion, a, au mois d’octobre, publié une étude démontrant que le coût de la pauvreté impacte significativement les finances publiques.
L’étude chiffre le coût de la pauvreté à 119 milliards d’euros par année, dont 51 milliards destinés à combattre directement la pauvreté, principalement à travers le financement du travail social et les transferts monétaires. Les autres 67 milliards d'euros relèvent des coûts indirects de la pauvreté, répercutés sur les domaines de la santé, de l’éducation, du logement ou encore de l’hébergement.
L’étude stipule que les coupes dans les dépenses liées aux prestations sociales augmenteraient mécaniquement les coûts de la pauvreté.
Elle stipule aussi qu’un investissement public additionnel net de l’ordre de 8 milliards d’euros par an sur 10 ans, permettrait non seulement d’éradiquer la pauvreté au sens statistique, mais aussi de créer en retour un vertueux pour les finances publiques à travers des gains sur les cotisations sociales et la TVA.
Ainsi, une lutte contre la pauvreté qui se donnerait les moyens serait non seulement justifiée moralement, elle serait aussi pertinente pour améliorer les finances publiques et la croissance économique sur le moyen terme.
L’étude préconise de renforcer les transferts monétaires, de développer l’accompagnement vers l’emploi et surtout de résorber les problèmes de logement les plus graves.
Rapport Cour des comptes Hébergement
Depuis le début des années 2000, l’hébergement des sans-abris a fortement augmenté en réponse à la croissance des besoins. En dix ans, les crédits de l’État pour ce secteur ont triplé, atteignant 3,2 milliards d'euros en 2023, finançant un parc de 334 000 places.
La politique d’hébergement de l’État intègre d’une part l’hébergement d’urgence de droit commun « pour toute personne en détresse médicale, psychique ou sociale » (deux tiers des 334 000 places, pilotés par la délégation à l’hébergement et à l’accès au logement), et d’autre part l’hébergement des demandeurs d’asile (un tiers des places, piloté par la direction générale des étrangers en France).
PRINCIPALES CONCLUSIONS :
L’État ne s’est pas donné les moyens de suffisamment connaître la solidité et la qualité des prestations des organismes auquel il faisait appel et dont il a alimenté la forte croissance.
L’État ne s’est pas non plus véritablement doté des principes directeurs, des effectifs ou encore des outils de suivi permettant un contrôle de la réalité et de la qualité de la prestation rendue.
La Dihal a pâti jusqu’à récemment d’une attention insuffisante portée à ses outils et à ses moyens.
L'État choisi de faire comme si la croissance des besoins en matière d’hébergement d’urgence était temporaire. La conséquence de cette approche court-termiste est que l’État a préféré financer des dispositifs où il y avait peu de travailleurs sociaux pour accompagner les personnes, ainsi que des nuitées dans des hôtels dits sociaux, souvent plus coûteux.
En conclusion, la Cour des comptes stipule qu’une “réelle politique de maîtrise des dépenses d’hébergement ne peut relever, à moyen terme, que d’une diminution des causes de la demande d’hébergement, donc de la réussite des politiques sociales de prévention intervenant en amont”.
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Baromètre « Enfants à la rue »
La Fédération des acteurs de la solidarité et l’UNICEF France révèlent, dans leur sixième baromètre, une augmentation alarmante du nombre d’enfants sans abri, malgré les alertes répétées et les recommandations formulées.
Au moins 2 043 enfants étaient sans solution d’hébergement dans la nuit du 19 août, soit une hausse de 120% par rapport à 2020. Parmi eux, 467 ont moins de trois ans. Si ces chiffres illustrent une situation dramatique, ils ne sont pas exhaustifs : de nombreuses personnes ne recourent pas ou ne parviennent pas à joindre le 1151. Par ailleurs, les mineurs non accompagnés sans-abri et les familles vivant en squats ou en bidonvilles ne sont pas comptabilisés.
Nous constatons, cette année encore, une hausse du nombre d’enfants laissés pour compte à quelques jours de la rentrée. Les gouvernements successifs ont opté pour des politiques de court terme, loin d’œuvrer en faveur de réponses structurelles et ambitieuses. Pire, des orientations délétères ont vu le jour ces dernières années : loi dite « anti-squat », détricotage de la loi SRU, baisse des APL…
Face à une crise du logement et de l’hébergement qui perdure, nous constatons un abandon de tous les principes fondamentaux et juridiques de l’accueil, qui ne permettent même plus de protéger des femmes enceintes et des enfants de moins de trois ans.
Les enfants, oubliés lors de la campagne des législatives, doivent dès à présent être au cœur des priorités du nouveau gouvernement et des parlementaires. L’UNICEF France et la FAS appellent en ce sens à une augmentation immédiate des places d’hébergement, promise depuis janvier 2024, ainsi qu’à la mise en œuvre d’une programmation pluriannuelle de l’hébergement et du logement, conformément aux principes du Logement d’Abord. La vision court-termiste et les promesses sans lendemain doivent laisser place à des politiques ambitieuses pour un accès au logement durable.
Ces solutions concrètes doivent être mise en œuvre sans délai pour garantir à tous les enfants un logement ou un hébergement digne, adapté à leurs besoins et conforme à leur intérêt supérieur. La Convention internationale des droits de l’enfant, ratifiée par la France, nous y engage collectivement, mais c’est avant tout notre humanité qui nous y oblige.
Le CAU unies publie un dossier sur l’état du mal-logement en France
Le 4 juin 2024, le Collectif des associations unies publiait un dossier de presse « Loi Kasbarian 1, loi Kasbarian 2, expulsions massives : logement à la dérive », éclairant sur l’état du mal-logement en France. En tant que membre de ce collectif, le CNDH Romeurope a contribué à la rédaction de ce rapport, notamment grâce aux données collectées par l’Observatoire des expulsions de lieux de vie informels. Quelques chiffres marquants sont à retenir : entre le 1er mai 2023 et le 30 avril 2024, sur tout le territoire français, 1 239 expulsions de lieux de vie informels ont été recensées, et celles-ci ont concerné 147 785 personnes, dont 6 756 personnes mineures.
Les données de l’Observatoire permettent également de mettre en lumière « une détérioration des conditions dans lesquelles les expulsions de lieux de vie informels sont réalisées« , avec des diagnostics sociaux qui ne sont absolument pas systématiques et des propositions d’hébergement qui se font de plus en plus rares, un constat qui va totalement à l’encontre de l’instruction ministérielle du 25 janvier 2018 encadrant la résorption « des campements illicites et des bidonvilles ».
Une attention particulière a été portée aux effets de la loi « Kasbarian-Bergé » sur les personnes vivant dans des squats. En effet, cette loi du 27 juillet 2023 réduit considérablement les droits de ces personnes, pénalisant leur présence même dans les lieux squattés et raccourcissant leurs délais de recours en cas de procédure d’expulsion. Cette invisibilisation et cette précarisation croissantes inquiètent le CAU
QUAND LES JEUNES ONT DU MAL
À QUITTER LE NID
Près de cinq millions d’adultes vivent chez leurs parents, d’après une exploitation inédite de la dernière Enquête nationale Logement (ENL
2020) par la FAP.
C'est un symptôme avéré de la crise du logement et de la pénurie de logements accessibles, en particulier dans les grandes agglomérations tendues où se concentrent les jeunes adultes.
Le sort des adultes hébergés chez leurs parents est très variable. Certains sont satisfaits de leurs conditions de logement, surtout quand ils sont jeunes, en étude et dans des logements de qualité qui leur procurent une certaine intimité. Pour d’autres, notamment quand cette situation s’éternise, elle constitue un frein majeur à leur autonomie, en particulier quand ils ne sont plus étudiants, travaillent voire vivent déjà en couple et subissent des situations d’inconfort, de surpeuplement.
On peut noter notamment que 1 256 000 personnes de 25 ans et plus sont encore hébergées chez leurs parents, à un âge avancé où il est généralement préféré de vivre de manière autonome par rapport à ses parents.
Depuis la dernière enquête de la Fondation Abbé Pierre (« La Face cachée
des Tanguy ») publiée à partir des chiffres de 2013, le nombre de jeunes
concernés est en hausse de 250 000 personnes, pour atteindre le chiffre
de 4 920 000 personnes, alors qu’ils n’étaient que 4 674 000 en 2013.
Avis CNCDH "Rendre effectif le droit au logement pour tous"
La Commission nationale consultative des droits de l'homme (CNCDH) a formulé 40 recommandations pour que toutes et tous puissent accéder au logement, vivre dans un logement suffisant et digne, y compris les personnes les plus précaires.
En 2016, la Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH) tirait la sonnette d’alarme et exhortait les pouvoirs publics à prendre les mesures nécessaires « pour permettre à tous d’accéder à un logement digne et mettre un terme aux situations de mal-logement. » 8 ans plus tard, la situation s’est encore dégradée.
Dans un nouvel avis adopté le 28 mars 2024, la CNCDH propose une analyse détaillée des défaillances des dispositifs étatiques conçus pour garantir le droit au logement suffisant, qui participent d’un processus de discrimination systémique à l’égard des publics les plus vulnérables.
La Commission formule 40 recommandations pour mieux connaître l’offre et la demande en matière de logements sociaux, limiter la financiarisation du secteur de l’immobilier, mieux mobiliser les leviers d’actions existants pour renforcer l’offre et l’accès aux logements sociaux et prévenir la discrimination systémique dont sont victimes les ménages les plus pauvres.
Webinaire "Agir et se mobiliser face à une menace d'expulsion" - 2 mai 2024
Le CNDH Romeurope co-organise un webinaire de formation en ligne pour savoir «comment agir et se mobiliser face à une menace d'expulsion ? » avec Marie Rothhann de la Fondation Abbé Pierre
Ce temps d'échange et de formation aura lieu en visio le jeudi 2 mai de 16h30 à 18h45.
La trêve hivernale est terminée, les jeux olympiques arrivent à grand pas et la loi Kasbarian Bergé accélère encore certaines procédures ... Dans un contexte où l'accès à la justice est de plus en plus limité, nous vous proposons cette formation pour échanger sur :
les bons réflexes en amont, pendant et après une expulsion/évacuation
comprendre les bases légales des expulsions (et identifier lorsqu'il n'y en a pas)
rebalayer les effets de la loi Kasbarian Bergé en cas d'occupation de bâtiments (domicile ou local à usage d'habitation)
identifier les pistes d'action qui existent en dehors de la voie juridique (interpellation des pouvoirs publics, communiqué de presse, communication dans les réseaux etc.)
➡️ N’hésitez pas à vous inscrire via ce formulaire en ligne : https://docs.google.com/forms/d/1AA8NSXPyG5pNjQ8LbDojDEToBctMAImpqUug9c6Opqc/prefill
➡️ Un lien zoom vous sera ensuite envoyé dans un 2e temps.
➡️ Dans l’attente de la formation, retrouvez ci-contre la fiche pratique « agir et se mobiliser face à une procédure d’expulsion » (à actualiser, vous ne trouverez pas d'éléments sur la loi Kasbarian Bergé dans cette fiche)
Bienvenue au cirque !
Ce vendredi 12 avril, le Collectif Bienvenue co-organise avec La Guinguette chez Alriq une soirée qui s'annonce mémorable à l'Ecole de cirque de Bordeaux ( 286 boulevard Alfred Daney).
Dédale participera au village associatif; venez nous rencontrer et assister aux concerts (les profits seront reversés à SOS Méditerrannée).
Journée internationale des Rroms
Depuis le Congrès mondial tzigane tenu du 8 au 12 avril 1971 à Londres (moment fondamental dans la culture Rom), le 8 avril est devenu la journée mondiale désormais célébrée chaque année par toutes les communautés rom dans le Monde.
À Bordeaux, l’Association EURROM célèbrera la Journée internationale des Rroms le 8 avril prochain à partir de 15h, à la salle Chartreuse Saint André, au 198 Av. du Maréchal de Lattre de Tassigny (33200 Caudéran), avec le soutien de Médecins du Monde, de Dédale, du GIP médiation et du RESF.
À cette occasion, de 16h00 à 17h30, nous organiserons un débat avec ces acteurs de terrain sur les enjeux et les défis auxquels nous, communauté rom, sommes confrontés et les solutions possibles.
Cet évènement sera aussi culturel et festif puisqu'on assistera à des danses en costumes traditionnels sur de la musique tzigane, et que seront disponibles différentes spécialités culinaires méconnues telles que sarmale, gogosi, cornulete, cozonaci...
La communauté Rom de Bordeaux vous invite chaleureusement à cette découverte et au partage d’une culture européenne portant une mémoire souvent douloureuse et toujours menacée.
En effet, nous sommes encore aujourd'hui victimes d’agressions racistes et nos droits au logement, à la dignité, à l'école, à la santé, à l’emploi sont trop souvent bafoués.
Aussi, nous vous invitons à nous rejoindre pour lutter contre l’indifférence et la discrimination dont nous faisons l’objet.
Nous vous recevrons le 8 avril à la salle chartreuse saint andré à Bordeaux avec notre sens de l’accueil et la joie de vous faire partager nos traditions.
N'hésitez pas à revenir vers moi pour en discuter,
Bien amicalement,
VELICU Léonard, Président association Eurrom (06.66.81.73.90)
Coalition contre le gaspillage immobilier - présentation de la démarche
Nous ne pouvons nous résoudre à une société qui laisse 300 000 personnes sans domicile et où près de 15 millions sont directement touché·es par la crise du logement alors qu’il y a suffisamment d’espaces vides disponibles pour loger des centaines de milliers de personnes dignement en France. Nous avons les compétences pour transformer ces lieux vides en lieux de vie.
On estime que la vacance immobilière représente 8 % des bâtiments dans les grandes métropoles françaises (Fondation Abbé Pierre, 2023). De nombreux logements sont sous-occupés laissant des millions de chambres libres, et rien qu’en Île-de-France, près de 5 millions de mètres carrés de bureaux sont vides, tandis que dans les bureaux dits “occupés”, les espaces ne sont utilisés que 30% du temps. Dans ce contexte alarmant, il est impératif d'adopter une approche résolument tournée vers l'économie circulaire et le lien social.
C'est dans cette optique que nous, collectif d'associations et de coopératives, nous nous mobilisons sans concession contre ce gaspillage immobilier, affirmant que chaque mètre carré inutilisé est une ressource perdue, et chaque bâtiment déserté, un lieu de vie en puissance.
L'immobilier, l'un des secteurs les plus polluants de la planète, contribue de manière significative à l'épuisement des ressources naturelles et à l'accumulation de déchets. Chaque année, d'énormes quantités de matériaux sont extraites pour la construction d'immeubles qui, trop souvent, restent vides ou sous- utilisés. Nous proposons donc d’étendre la démarche zéro-déchets aux mètres carrés.
Nous sommes nombreux et nombreuses à chercher des alternatives et à s’engager au quotidien pour réinvestir les mètres carrés vides pour des projets sociaux.
Nous voulons y accueillir ceux et celles qui en ont besoin, que ce soit pour se loger - personnes sans-abris, jeunes, exilées ou toute personne sans solution de logement accessible, - ou pour travailler : associations, secteur de l’économie sociale et solidaire, acteurs culturels et artistiques..
Ensemble, nous pouvons créer un avenir où chaque espace compte et où personne n'est laissé pour compte.
Exposition de photographies + Rencontre autour du livre À la rue
Soirée en présence de l'auteure Juliette Keating & du photographe Gilles Walusinski
Avec les interventions de l'association Dédale et de Leonard Velicu de l'association EURROM.
Modération par Éric Chevance.
Été 2016, Montreuil en Seine-Saint-Denis. Treize familles rroms sont expulsées de leur lieu de vie. Une cinquantaine de personnes se retrouvent sans abri, dont une vingtaine d’enfants, parmi les dix mille expulsées par les autorités cette année-là en France.
L’autrice Juliette Keating et le photographe Gilles Walusinski participent à la mobilisation citoyenne qui s’organise autour des familles et demande leur relogement.
Cette exposition propose une trentaine de photographies parmi les centaines que fera Gilles Walusinski entre 2016 et 2018 pour garder une trace et documenter l'errance des familles dans la ville.
Ces images puisent leur force dans la saisie d’instantanés loin des stéréotypes associés aux images exotiques des Tsiganes. Elles témoignent avec acuité et empathie de la force de caractère et de l’énergie de ceux et celles bien décidés à lutter pour leurs droits.
Cette exposition accompagne le livre À la rue, un récit de Juliette Keating assorti des photographies de Gilles Walusinski, publié aux éditions l’Ire des marges.
La FAP et la FNH veulent concilier sobriété foncière et lutte contre le mal-logement
Dans un rapport publié mardi 19 mars 2024, la Fondation pour la nature et l’homme et la Fondation abbé Pierre avancent une quarantaine de propositions pour conjuguer lutte contre la crise du logement et lutte contre l’artificialisation des sols, rappelant que le logement est responsable des deux tiers de cette consommation d’espaces. Mais l’objectif ZAN constitue, arguent-elles, "une opportunité de changer de paradigme, au service d’une transition juste" et répondant aux besoins d’habitat de chacun.
En 2023 Dédale a contribué au rapport intitulé « Pour un contrat social de transition » du Collectif ALERTE (remis au CESE, au Sénat, à la présidente de l’AN etc.) en apportant des éléments d’analyse sur l’articulation entre impératif social de résorption du mal-logement et impératif écologique de Zéro Artificialisation Nette en promouvant la mobilisation du foncier vacant,
Ce rapport publié hier par la FAP et la Fondation pour la Nature et l’Homme, va dans le même sens, mais beaucoup plus loin que nos ropositions d'alors puisqu'outre les logements vacants (3,1 millions d’habitations hors Mayotte, soit plus de 8 % du parc de logements français, dont 1,2 million vacants depuis plus d’un an), il vise les résidences secondaires (3,5 millions de logements, soit 9,7 % du parc).
Comme nous, ces fondations préconisent des mesures fiscales à la fois incitatives et dissuasives et nous saluons cette publication salutaire !
Un message fort adressé au Conseil Départemental
Plus de 2000 personnes ont voté pour le projet soumis par Dédale au Budget Participatif de la Gironde, nous permettant d'arriver largement en tête à la soirée des lauréats.
Dédale va donc transformer l'immeuble sis au 63 Camille Godard à Bordeaux (actuellement vacant) en immeuble de logements. Au-delà, le plébiscite de ce projet est surtout une belle démonstration de force et un message politique fort. On peut raisonnablement escompter que d’autres bâtiments soient mis à disposition de manière proactive par le Département mais aussi d’autres collectivités. Merci pour votre soutien !
Eclairage régional de la Fondation Abbé Pierre
La Fondation présentait ce lundi 25/09/2023 son éclairage régional Nouvelle-Aquitaine, à Cenon.
Le constat en Gironde est alarmant : plus de 12 000 personnes sont privées d’un domicile personnel, 4 850 personnes sont privées d’un « chez-soi » (en squat, dans un hébergement d’urgence ou à la rue) et 7 270 personnes sont fortement exposées au sans-abrisme (logées dans des dispositifs d’accueil ou hébergées chez un tiers).
En cause :
- Une pénurie de logements sociaux avec près de 45 000 ménages en attente d’un logement social.
- Une augmentation de la part des personnes sans domicile qui a plus que doublé entre 2015 et 2022 dans les demandeurs du logement social.
- Une hausse des situations de non recours aux dispositifs d‘hébergement d’urgence.
- Un marché du logement métropolitain inaccessible pour les plus modestes et les classes moyennes.
- Un parc de logements vacants inacceptable dans un contexte de crise. En 2021, le parc public non mis à la location représentait 2 200 logements et dans le parc privé, on recensait 15 374 logements vacants depuis plus de 2 ans en 2020.
Baromètre « Enfants à la rue »
L’UNICEF France et la Fédération des acteurs de la solidarité (FAS) publient ce mercredi 30/08/2023 leur cinquième baromètre « Enfants à la rue », dressant une nouvelle fois un constat alarmant :
loin d’être en diminution, le nombre d’enfants sans solution d’hébergement est en augmentation de plus de 20 % par rapport à l’année dernière et 2,5 fois plus qu’il y a 18 mois.
Cette analyse recense le nombre de personnes en famille n’ayant pas pu être accueillies dans des structures d’hébergement adaptées malgré leur demande auprès du 115, le numéro d’appel d’urgence pour les sans-abris.
Ces données ne sont pas exhaustives : nombreuses sont les familles qui ne recourent pas ou plus au 115 et la situation des mineurs non accompagnés sans abri, ou celle des familles vivant en squats ou en bidonvilles n’y est pas reflétée. Elles sont cependant révélatrices d’une persistance et d’une évolution inquiétante du sans-abrisme, et le signe d’une insuffisance des politiques publiques censées le faire disparaître. Sans compter que l’hébergement se fait trop souvent dans des hôtels qui ne sont pas des lieux de vie pour les enfants.
Une forte dégradation de la situation en Gironde
Le 21/08/23, dans 7 départements dont la Gironde, le nombre personnes en famille en DNP (Demande Non Pourvue) est supérieur à 100*.
Par ailleurs, notre territoire connait l'une des plus fortes augmentations de personnes en famille en DNP avec une hausse de +65% en un an (alors que sur la même période, la Loire Atlantique ou le Rhône ont connu une baisse de -20%).
*Ces chiffres portant sur une journée sont indicatifs et ne reflètent pas l’activité hebdomadaire ou mensuelle.